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Des cercles très fermés des petits génies de l’informatique à la scène financière mondiale, le bitcoin a depuis sa création fait pas mal de chemin. Zoom sur l’évolution d’une monnaie plus tout à fait virtuelle…

La genèse des monnaies numériques

Dans les années 90, les premiers concepts de monnaies virtuelles (E-cash, digicash, bitgold) voient le jour, basées sur des protocoles cryptographiques. Ces expérimentations échouent les unes après les autres, en raison de leur manque de fiabilité en terme de contrôle des transactions et de protection contre la fraude.

La naissance du bitcoin

En 2008, Un mystérieux développeur, uniquement connu par son pseudonyme, Satoshi Nakamoto, pose le concept du bitcoin. Sa grande innovation, qui va faire la différence, est de fonctionner grâce à un système de chaîne de preuve cryptographique, qui rend la monnaie infalsifiable et non dépendante de tiers.

L’année suivante, en janvier, les 50 premiers bitcoins sont crées et le logiciel open-source permettant leur création est disponible. D’abord confiné à un petit groupe d’utilisateurs, la monnaie virtuelle se développe au-delà du petit monde des crypto-geeks.

Un mystère plane toujours sur ce créateur, qui en 2010 disparait de la toile comme il y est apparu. Personne ne connait sa véritable identité, et de nombreux disciples émettent des hypothèses sur son existence. Est-il réellement possible qu’un seul homme soit à l’origine d’un programme aussi complexe ? Peut-être est-ce un groupe de développeurs, ou bien une agence gouvernementale type NSA ou CIA ? Google ? L’année dernière, Newsweek évoquait un certain Dorian Satoshi Nakamoto, un ingénieur américain de 65 ans. Mais celui-ci nie toute participation, et le mystère reste entier, participant à la légende bitcoin…

L’explosion du phénomène Bitcoin

En 2011, le bitcoin sort progressivement de l’anonymat suite à l’augmentation de son cours. Alors qu’un bitcoin ne vaut en 2010 que quelques cents, en juin 2011, son taux de change dépasse les 31 dollars, avant de retomber brusquement. Le 27 novembre 2013, coup de tonnerre sur les marchés financiers : il dépasse les 1000 dollars !

Même si cela reste marginal, de plus en plus de sites internet et même d’entreprises commencent à accepter les paiements en bitcoin. Ce sont en grande majorité des sites de vente de matériel informatique, mais l’offre s’élargit peu à peu. Ebay annonce en 2014 qu’il les acceptera courant 2015, une université à Chypre permet désormais le paiement des frais d’inscription en bitcoin, et il y a peu un étudiant norvégien a acheté un appartement avec ses précieuses pièces.

Un cours en forme de montagnes russes

Depuis, de nombreux événements agitent par vagues la sphère bitcoin : en février 2014, le piratage de Mtgox, une des principales plates-formes d’échange, fait baisser la valeur de 35%. En août 2014, un flash crash de quelques secondes fait chuter le cours durant quelques secondes de 470 à 309 dollars. Quelques illustrations qui rappellent que le bitcoin reste une monnaie 20 fois plus volatile que le dollar.

Les autorités financières commencent de fait à s’intéresser au phénomène. En Europe, l’heure est pour le moment à l’analyse du phénomène et à la mise en garde. Une des inquiétudes principales réside dans l’utilisation frauduleuse des monnaies virtuelles et le risque de blanchiment d’argent, du fait de l’anonymat total des transactions. Aux États-Unis, la tendance est plutôt à la régulation du phénomène, tandis que dans certains autre pays comme la Thaïlande ou la Russie, le couperet de l’interdiction est tombé.

D’un idéal monétaire à une bulle spéculative?

Pour certains, le bitcoin représente le summum de l’idéal libéral : une monnaie décentralisée, indépendante de tout état ou institution. Pour d’autres, c’est une formidable expérimentation numérique. Le bitcoin est également devenu un nouvel eldorado numérique, un vecteur d’investissement d’un nouveau genre. Ce qui est certain, c’est que ses applications sont encore loin d’avoir été toutes trouvées.

Fort de ce succès, plusieurs autres crypto-monnaies ont depuis vu le jour, tel que Litecoin, Peercoin, Dogecoin, Darkcoin ou encore Namecoin. Les 10 principales monnaies en circulation représentent 10 milliards d’euros. Une goutte d’eau, comparé au 900 milliards d’euros de monnaie fiduciaire qui circulent dans le monde.

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